Quand les petites exploitations paient pour les grandes
Les CVO ont ceci de particulier qu’elles s’appliquent uniformément, quelle que soit la taille de l’exploitation. Un petit domaine en bio, vendant 15 000 bouteilles en vente directe, se retrouve à financer des campagnes génériques de promotion du vin français, ou des études techniques qu’il n’utilisera jamais. Pendant ce temps, les grands groupes, eux, profitent des effets d’échelle.
Ce mécanisme a un effet pervers : il accentue les inégalités. Les structures les plus modestes, qui peinent déjà à équilibrer leurs comptes, voient une part de leurs revenus ponctionnée pour des services dont l’utilité leur échappe. Il y a là une rupture dans le principe d’équité.
C’est ce que notre collectif dénonce. Non pas l’idée d’un financement collectif en soi, mais l’absence de choix, de dialogue et d’adaptation. Pourquoi un vigneron bio en AOP devrait-il payer pour une étude de marché sur les vins conventionnels vendus en grande distribution ? Où est le bénéfice commun ?
À cette question, les réponses sont souvent institutionnelles, floues, et rarement convaincantes. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut rien faire. Cela veut dire qu’il faut proposer un autre modèle, plus juste, plus clair, plus proche du terrain.